Dédicace

31.01.16 - Le journal ici présent t'est dédié, petite soeur. S'il arrive un jour que tu tombes dessus, s'il arrive que tu te reconnaisses dans les lignes que j'écris, sache qu'elles témoignent avant tout de mon regret de t'avoir perdue tout au long de ma vie sans savoir comment te retrouver. Ce journal me permet, si j'ose dire, de faire le travail à ta place ; d'effectuer pour toi, sans que tu me l'aies demandé, la psychanalyse qui t'aiderait à guérir de tes blessures et assainirait tes relations avec ton entourage. Je reconstruis pour toi, pour crever de vilains abcès et pour nous aider la famille et moi à surmonter la souffrance que nous causent ton mal-être et ton agressivité, un demi-siècle de furtives complicités et de conflits réccurrents. Je t'ai dit récemment que l'écriture était le miroir de l'inconscient. L'écriture fait remonter à la surface les souvenirs refoulés. Elle nous libère et nous rend à nous-mêmes. Sachant que tu ne prendras ni le temps ni la peine d'écrire, j'attends de ma propre écriture qu'elle me fournisse les moyens de gagner ton respect, et de te convaincre de mon affection. Qu'il te vienne à l'esprit qu'un jour il ne restera que nous deux pour affronter rnotre solitude et notre chagrin d'avoir perdu les parents. Il ne restera que nous deux pour nous souvenir ensemble de ceux que nous avons aimés. J'ai besoin que tu me reviennes, et que tu me reviennes dans de meilleures dispositions qu'aujourd'hui.